Hier l’Evangile de Zachée se terminait sur cette phrase : « Le fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu », et aujourd’hui nous sommes invités à regarder cet homme de la noblesse partir se faire roi et confier tous ses biens à ces serviteurs.
A dire vrai, pendant longtemps, cet évangile est resté pour moi énigmatique ; hier en préparant il s’est éclairé d’un aspect nouveau. Plusieurs mots ont résonné en moi, je ne retiendrai que celui de confiance :
- Confiance donnée
L’homme qui s’éloigne confie tous ses biens à ses serviteurs, il fait confiance
- Confiance créative
A son retour les uns et les autres reviennent vers le maitre, et viennent rapporter le fruit de leur travail. Rien n’est dit sur la manière dont chacun s’y est pris, le maitre reconnait leur fidélité à la parole entendue « pendant mon voyage, faites de bonnes affaires ». Les uns et les autres se sont mis en route.
- Confiance empêchée
Il y en a un qui revient, sans doute un peu penaud, et qui ose dire : « J’avais peur de toi, … parce que tu es exigeant, parce que tu récoltes sans rien faire… ». Bref, il a planqué derrière sa peur des accusations qu’il portait à son maitre… Heureusement, le verbe est à l’imparfait : « j’avais… », ce qui laisse un chemin de conversion possible….
Cet homme avait-il été influencé par ceux qui disaient : « nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous » ? L’histoire ne le dit pas.
L’histoire se poursuit par la sentence du maitre qui est un peu raide, mais ce que j’entends dans cette parabole, c’est qu’au final, Jésus renvoie chacun à lui-même et à la manière dont il se rend en capacité d’accueillir le don, ce don qui est Jésus lui-même. L’accueil dans :
- la fidélité à une parole,
- la vision d’une perspective meilleure pour un ensemble,
- la mise en œuvre à la mesure de ce que chacun est : indécis, empêtré dans ses contradictions, créatif, ouvert à l’inconnu…
Préparons nos cœurs à accueillir et à reconnaitre le don qui nous est fait en cette eucharistie. Ne doutons pas que le Christ aime chacun tel qu’il est, dans sa singularité et ses ambiguïtés.
Elisabeth