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Jn, 8, 31-42

« Nous sommes la descendance d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne ». Les juifs sont méfiants, revendiquent une liberté déjà acquise. La promesse de Jésus, une « vérité qui rend libre », heurte leur certitude. Ils en ont vu d’autres. Il faut dire que Jésus y va fort et on se voit aisément en disciple qui questionne cette vérité qui rend libre. Qu’est ce que cette vérité annoncée ? Et qu’a-t-elle à voir avec la liberté ?

Les disciples parlent d’esclavage. Un joug forcé, qui impose une soumission totale au maître. La liberté dont parle le Christ n’est peut être pas le contraire de cet extrême. Elle va chercher les disciples dans leurs zones d’ombre, là où liberté ne se regarde qu’à l’aune de l’esclavage passé pour les emmener ailleurs. Cette promesse de liberté est une personne, le Christ, qui ne se reçoit pas de lui même mais du Père. Cette vérité n’a rien de figé, d’arrêté. Elle est une circulation, une relation à un autre d’une nature toute nouvelle qui ne se mesure pas à partir d’histoires anciennes.

Les disciples affirment n’avoir jamais été esclaves de personne, le Christ les renvoie à un esclavage par rapport au péché, à ce qui les enferme, et non par rapport à une relation avec un autre.

Le Christ nous ouvre à la liberté de le rencontrer, de faire l’expérience d’un lien, d’un compagnonage. La relation, avec lui et en lui, est définitivement sauvée de l’enfermement et de la mort.

Aux disciples qui croient se connaître, connaître leur histoire, leurs origines, le Christ ouvre la voix d’une origine qui ne se revendique pas, ne se dresse pas comme un drapeau, mais se vit dans la relation à un Autre. L’homme n’est plus esclave du péché.

En devenant frère, l’homme devient libre.

Nous entendons ainsi le Salut annoncé dans cet évangile : de nos esclavages, nous sommes appelés à demeurer en Christ. Demeurer dans la maison du Christ.

Au moment où nos agendas sont bouleversés, où nos allers et venues, nos engagements, nos raisons d’être, sont remisés, nous sommes invités à vivre notre appartenance commune, à notre fraternité. Il y a un temps pour tout et un temps pour chaque chose sous le ciel. Dans ce confinement imposé, pour protéger la vie des autres,  puissions nous faire le tri, revisiter nos esclavages et ceux de notre société, et oser regarder du côté de cette liberté de la foi.

Cécile et Régis