Matthieu, 10,1-7
Le Christ n’y va pas par quatre chemins avec ses disciples. Il les invite à rien de moins que d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Puis il les appelle par leur nom, et deux par deux, comme si cet appel était donné individuellement mais pas pour un seul. Il appelle même à Judas, celui qui le livra. Puis il leur demande d’aller vers les brebis perdues de la maison d’Israël, vers ceux qui n’ont pas pignon sur rue, qui se sont égarés, qui sont au rebus de la société, isolés. Ils les envoient sur des chemins qu’ils ne connaissent pas encore, pour proclamer que le Royaume est proche.
Le Royaume serait il le lieu où l’infirmité peut guérir, parce qu’elle est mise en route, elle sort d’elle-même. Elle devient une eau qui coule, pas une eau stagnante. Jésus donne aux douze cela : devenir une eau qui passe, mettre en mouvement, sortir de l’impasse. Ainsi c’est « en route » qu’ils vont proclamer un royaume des cieux tout proche.
Le cœur naît et se libère en se laissant mettre en chemin par le Christ et en se faisant proche de l’humanité, en transformant un regard qui exclut en une mise en marche. Il appelle en fait à une fraternité humaine, qui dans la relation, dans le dialogue et l’écoute mutuelle, est seule à même d’ouvrir le Royaume, d’expulser nos mauvais penchants et de nous guérir en profondeur.
Le Christ transforme la vision du Royaume. Le sien n’est pas celui des grands et des puissants, mais celui des tous petits, il n’est pas inaccessible mais tout proche.
Cécile B