Jean 15, 1-8


Quel texte ! Où il est question de « demeurer », d’être relié. De se laisser « tailler » par la
Parole. Où Sarepta demeure en PSC. Où je demeure en Sarepta. Où ensemble, à PSC, nous
demeurons en son Eglise, en sa Parole, en son Amour… et l’Amour, et son Amour, en nous.
« La clef de ce chapitre est l’obéissance dans l’amour » dit le commentateur. L’obéissance
« à l’amour », pourrions-nous dire aussi.
En écho à l’évangile de la Samaritaine que nous explorons ensemble à Sarepta, nous
pouvons entendre dans cet évangile que, à cet endroit de l’écoute de la Parole, à cet endroit
de l’accueil de l’Amour, à cet endroit de l’obéissance, la vie nous est donnée en abondance.
« Eau vive » qui devient « source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » : « si mes paroles
demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous ».
Mais quel est cet endroit où nous sommes invités à… demeurer ? Au cœur de notre silence
intérieur, là où souffle la brise légère. Au cœur de la rencontre. Pour entendre et accueillir la
Parole avec l’autre et de l’autre…
– et la laisser être serpette du vigneron
– et la laisser m’/nous émonder.
Où ? A Sarepta. Ici, ce soir, peut-être.
Là où nous croyons, là où nous savons, là où nous constatons que l’obéissance à l’Amour que
nous découvrons en nous et autour de nous nous propose un chemin à la fois incertain et
sûr, à la fois fragile et radical, vers une vérité, une vérité vérifiée car porteuse de vie.
Derrière quelqu’un qui roule doucement en voiture, mon père à l’habitude de dire : « Ah,
celui-là il va à l’enterrement de ses illusions ». Comment parler de ces « branches mortes »
qui nous encombrent, qui ne portent plus de vie, qui nous empêchent d’avancer ? Des
sarments secs dont il convient de se débarrasser, de s’affranchir, de les brûler. Combien c’est
difficile : n’allons-nous pas disparaitre en fumée avec eux tellement ils prennent de place
dans nos vies ?
Et même ces parts de nous-mêmes qui, bien qu’encombrées, puisent à la source. Que faut-il
en faire ? Le vigneron averti ne s’y trompe pas, dit le commentateur : « plus la vigne est
touffue, moins elle est féconde, et au bout du compte on n’y trouvera que quelques grappes
chétives et surettes ». Il faut encore les « purifier » en les taillant. Se laisser travailler par la
Parole. Mais là aussi, nous reconnaîtrons-nous quand ce travail sera fait ? quand nous
aurons laissé ce travail se faire en nous ?
Que peut l’amour face à la peur ? Comment discerner et avancer autrement qu’en se
laissant guider par ces sarments qui portent déjà beaucoup de fruits en nous ? « Ces
sarments où la sève circule librement et porte des fruits sans entraves ? » Regardons-les.
Ecoutons-les. Accueillons-les. Et osons les suivre. Osons croire qu’ils sont le chemin, la vérité
et la vie.

Régis