Jn 8, 31-42
« Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » v32.
Si : il y a là une condition essentielle. Car il ne suffit pas d’écouter, « Shéma Israël »…
Encore faut-il offrir demeure à la Parole, lui offrir hospitalité, se laisser habiter par elle, élargir l’espace de notre tente.
Encore faut-il consentir à un compagnonnage, lent et patient, consentir aux germinations silencieuses, consentir à ce que le levain de la Parole fasse son œuvre, façonne le cœur en partie à notre insu.
Encore faut-il accepter que cette Parole soit toujours nouvelle, tout à la fois bonne et dérangeante, nous faisant sans cesse redécouvrir qui est le Christ.
Demeurer fidèle à la Parole conduit à reconnaître en Jésus l’envoyé du Père « c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens »v42, l’envoyé qui partage sa connaissance intime du Père, leur relation fondée sur l’agapè. Le disciple peut accéder lui aussi à cette connaissance-là par une écoute qui va jusqu’à l’obéissance ; c’est la fidélité à la Parole qui ouvre ce chemin de connaissance. La Parole offerte suscite la liberté du disciple, cette liberté intérieure qui conduit à choisir la vie.
Demeurer fidèle à la Parole ouvre à une expérience de libération : « si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres » v36. La connaissance intime du Fils est chemin de libération en ce qu’elle restaure la relation au Père et aux frères lorsqu’elle est altérée. Jésus, dans son obéissance au Père qui l’envoie, se fait chemin pour que nous découvrions cette plénitude de vie et pour que nous y participions.
Alors, avec l’oreille et le cœur, c’est aussi le regard qui s’en trouve renouvelé, jusqu’à découvrir en nous-mêmes et dans les personnes rencontrées la trace de cette vie en plénitude, prémices de résurrection.
Béni sois-tu, Dieu notre Père, toi qui, par ton Fils, nous accueilles comme des fils bien-aimés.
Blandine