« Venez à moi, vous qui portez un fardeau » par l’Emmanuel
Mt 11, 25-30
La jubilation de Jésus quant à ce qui est caché aux savants et révélé aux petits, ne porte pas sur une ligne de partage entre pauvreté (matérielle, spirituelle, relationnelle etc.) et richesse. En effet, nous sommes tous le pauvre de quelqu’un et le riche de quelqu’un d’une part et, d’autre part, Jésus a été clair : le salut qu’il nous propose est POUR TOUS, riches et pauvres, bien-portants et malades, heureux et malheureux.
La ligne de partage qui fait la joie du Christ, se fait en nous-mêmes. La distinction porte sur la « tournure » de nos cœurs, chaque fois que nous découvrons notre filiation au Père par le Fils. Face à ce que nous possédons, à nos avoirs, à nos atouts (et que ce soient des miettes ou des largesses), dans quelle disposition sommes-nous : est-ce dans l’accaparement et la suffisance ou dans la gestion partagée pour le bien-être du plus grand nombre ?
La seule aune du Christ, le seul joug auquel il nous propose de nous lier avec lui, celui qui, seul, contribue au repos de nos âmes, est facile et léger face aux 613 préceptes (248 commandements positifs -« Honore ton père et ta mère… »- et 365 interdictions -« Tu ne tueras point ») que les docteurs de la Loi demandaient à leurs coreligionnaires de respecter. Quel est ce joug ? De devenir ses disciples. Comment ? En croyant en sa personne. Et qu’est ce que croire en lui ? Et de toute sa vie, Jésus n’a pas formulé de préceptes et de lois à respecter qui tiennent lieu de foi, mais seulement d’être doux et humble, d’aimer comme lui-même a aimé de toute sa personne. Si nous aimons, alors la vie sera légère. Saint Augustin l’avait bien compris, lui pour qui la seule aune (la seule morale chrétienne) qui tienne et qui donne une liberté totale se résume à cela : « Aime, et fais ce que tu veux ».
Avec Anastasis, Agnès