En écho à la Parole du 2 novembre 2022
Jean 14, 1-6
Le chapitre 13 vient de se clore sur de sombres perspectives : la trahison d’un ami, le reniement de Pierre, la mort annoncée du Maître. Temps obscur de la désillusion. Sans transition s’ouvre alors le chapitre 14 avec cette invitation de Jésus : « Que votre cœur ne soit pas troublé » ou bouleversé. Jésus tu n’ignores pas le désarroi de tes amis ; toi-même a le cœur troublé par les événements qui s’annoncent. Et tu oses une parole qui déplace, décentre et recentre : « Vous croyez en Dieu croyez aussi en moi ». Je crois que l’invitation adressée à tes amis vaut aussi pour toi : quand le sol se dérobe, revenir à un croire qui nous ancre et nous enracine. Tu empruntes ce chemin-là aussi jusqu’à l’extrême. Depuis ta Pâque nous découvrons que ce chemin se déploie en Vie pour l’éternité. De l’impasse au passage. Dans un contexte différent nous sommes concernés par l’expérience des disciples ; quand nous peinons à percevoir un à venir, à qui donc se fier ? Moment favorable pour ne pas laisser le trouble nous paralyser et visiter, le croire qui nous anime comme nous le propose l’association Prendre soin et croire. Dans les temps troublés la grâce est au travail. Dans l’obscurité de nos vies la petite flamme espérance assume la forme de l’inespéré.
Michèle
L’homme ne naît pas pour mourir. Il meurt pour ressusciter. Jésus ressuscité
en est la confirmation…. Notre désir d’une plénitude de vie ne reste pas
définitivement frustré. La résurrection signifie la réalisation totale et
exhaustive de l’homme tout entier, dans son corps et dans son âme, à
l’intérieur de la réalité du Royaume de Dieu. La résurrection constitue ainsi
le fait le plus significatif de l’histoire du monde parce qu’elle a montré que
c’est la vie et non la mort qui a eu le dernier mot….
La résurrection est un processus qui a commencé avec Jésus et se propagera
jusqu’à la conquête de toute la création. Chaque fois que dans le monde grandit
une vie authentiquement humaine ; chaque fois que triomphe la justice sur les
instincts de domination ; chaque fois que la grâce est plus forte que le péché ;
chaque fois que les hommes créent des médiations plus fraternelles pour la vie
sociale ; chaque fois que l’amour est au-dessus des intérêts ; chaque fois que
l’espérance s’oppose au cynisme et au désespoir, alors toujours se réalise la
dynamique de la résurrection. Léonardo Boff