Mt 23,27-32
Il y a bien sûr plusieurs niveaux de lecture de ces versets.
Un premier niveau, contextuel. L’Ev, dit de St Mt, est composé dans les années 80. Mt est juif, sa communauté est composée de judéo chrétiens souvent en conflit avec le judaïsme officiel ; le dialogue avec les scribes et les pharisiens est souvent vigoureux ; il témoigne du difficile passage des frontières d’Israël à l’universalité de l’Eglise. Difficulté de passer du dedans au dehors.
Un second niveau déborde l’aspect historique pour rejoindre chacun d’entre nous sur la question du dehors et du dedans précisément. Qu’en est-il de ces deux polarités dans notre vie ? Notre intérieur et notre extérieur ont-ils une parenté ? S’inspirent-ils mutuellement ?
La spirale de vie sur cette pierre me parle de cette relation entre l’intime de nous-même et notre être au monde. Un double mouvement l’anime : de l’extérieur vers le centre et du cœur vers le dehors. Il ne s’agit pas d’un cercle fermé sur lui-même, se répétant à l’infini. Du cœur part un élan, comme un ferment pour faire lever nos vies dans la pâte humaine que nous partageons ; le cœur nourrit cet élan mais il vit aussi de se risquer au dehors. Mouvement eucharistique.
Aidons-nous, appelons-nous à aller profond en nous, profond dans la vie ordinaire où le Verbe crèche en nous élit domicile en nous, là où la Parole vive prend chair, selon les mots de François Cassingena Trévedy. Bien sûr nous peinons à faire dialoguer notre intériorité et notre être au monde ; nous percevons si souvent un écart trop grand. Ne nous lassons pas d’habiter notre vie intérieure et de chercher inlassablement son habitation dans l’ordinaire de nos jours. Notre communauté n’a-t-elle pas là un projet essentiel à soutenir et accompagner ?
Michèle