Thème : l’Ouverture La vie

L’Ouvert ?

Anastasis (Agnès, Bernadette, Fausto, Monique) s’est retrouvé, comme chaque année, pour un weekend à Mazille.

Nous avions, entre autre, à notre menu cette question :

– l’ouverture à la vie : nous avons fait des choix il y a longtemps, ils nous confortent, nous soutiennent, mais aussi, ils nous mettent dans des rails dont il est difficile de sortir. Comment rester ouverts à la vie, à ce qui vient/advient, comment rester ouverts à Dieu, aux autres, à d’autres manières de faire ? Il y a un côté sécurisant à ne pas changer et, dans la vie quotidienne, nous expérimentons qu’il est bien difficile de lâcher pour faire autrement. Comment garder l’ouverture aux autres dans ce qu’ils ont de différent, comment garder l’ouverture à Dieu ? Plus on avance dans la vie, plus cette question se referme, les choix sont faits : comment alors vivre ouvert quand même ? Cette question peut se transposer à la vie de PSC.

De nos échanges, il ressort la nécessité de la confiance :

  • les règles, les axes qui nous soutiennent, nous confortent, sont liés à des choix initiaux faits librement. Nous pouvons nous faire confiance à nous-mêmes, dès lors que nous avons choisi d’entreprendre.
  • faire confiance à l’autre et à sa capacité de proposition. L’autre nous ouvre à des dimensions que nous n’aurions sans doute pas vues par nous-mêmes. Il est bon de réentendre que l’ouverture aux autres est une posture qui nous tient du côté vivant de la vie.
  • fire confiance à Dieu en lui demandant la grâce de l’ouverture, chaque matin. N’oublions pas qu’il nous a dit : « Si tu savais le don de Dieu… ». Si nous croyons vraiment que la vie nous est donnée, du début à la fin, de la naissance à la mort, alors nous croyons qu’il continue à créer notre vie chaque jour : il est notre créateur jusqu’au bout et nous en sommes les co-créateurs avec lui.

Lorsque, bénéfice de l’âge oblige, nous relisons nos vies, nous constatons ce que nos choix ont eu de vivant, ce qu’ils ont permis de rencontres vraies/vivantes, même si nous ne le savions pas au moment de choisir, et cela est source de bonheur.

La vie s’est parfois chargée de nous faire « sortir des rails » jusqu’à en connaître un grand inconfort. Même si cela peut être très onéreux, la foi nous fait dire que cet inconfort est un « bon endroit » ; Jésus ne dit-il pas de lui-même : « Le fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer sa tête » ? Ces mots sont un soutien pour pouvoir vivre « l’inconfort de l’ouvert ». La foi alors s’ajuste, au sens premier du verbe : elle n’est plus une certitude, une affirmation, mais prend sa véritable dimension de recherche constante, elle nous tient non plus dans l’affirmation et la certitude mais dans la question, ce qui est son essence même.

Certes, les limites (physiques, intellectuelles) se font, et se feront, de plus en plus prégnantes, mais les accueillir comme telles et les aimer nous orientent vers plus d’intériorité. Ce n’est plus de l’accumulation des diversités d’expériences que vient la nouveauté, mais d’apprendre à demeurer, être présent au présent, y prendre toute sa part, être vivant avec le vivant, avec fidélité : revenir à la S(s)ource et rester dans l’Ouvert.

Il serait « normal », prenant de l’âge, que nous nous acheminions de plus en plus vers l’ouverture. N’est ce pas cela la Résurrection : l’Ouvert, l’inconfort en moins ?

Agnès