Siloé s’est réuni en visio-conférence : après les petites nouvelles, le débat a évidemment porté sur le sujet du mois et même sur le sujet de ces deux mois : le confinement. Voici quelques éléments de notre réflexion :
« Le confinement peut passer quasiment inaperçu, une sorte de non-dérangement, au regard des guerres et autres épidémies déjà connues (Cela vaut évidemment avec des conditions matérielles favorables). Le confinement peut être vu comme des vacances un peu longues, un temps de repos nécessaire, une parenthèse qui délimite un espace protégé, et pourquoi pas une parenthèse de … bonheur ? »
« Ce temps de confinement est une épreuve faite ď inquiétude, d’incertitude, de privation, qui nous met face à nos fragilités, nos peurs, nos limites. Tout s’arrête. Il nous faut habiter ce temps, patienter, espérer et vivre simplement le moment présent. »
« Le confinement est un temps de crise, à la fois danger, opportunité, et mise en travail. Passée la déception des projets reportés ou annulés, est venu un temps nouveau, faisant fi de bon nombre d’obligations. Allègement notoire de l’agenda ! Reste notre aptitude à conjuguer liberté et contrainte, personnellement et collectivement. Nous voici assignés à résidence, contrainte acceptée raisonnablement semaine après semaine…Mais il ne suffit pas d’être privé de la liberté d’aller et venir à notre guise, pour apprendre à demeurer et investir le chez soi, en soi. Une porte s’ouvre sur l’intériorité, la mémoire d’évènements vécus, l’actualité partagée, la Parole possiblement neuve chaque jour. Nouvelle écoute qui soutient l’expérience de vivre à distance et en communion. Il nous manque la présence concrète, réelle. La joie sera grande quand nous nous retrouverons ! »
« Ces semaines de « retrait » forcé nous a allégé notre emploi du temps , ralenti notre rythme, mis à l’arrêt en quelque sorte ! Il y a du paisible dans cette état de vie .Et aussi un petit avant-gout de la période du grand vieillissement ou l’on devra adapter le désir de faire et les limites de l’énergie. Durant ces semaines, les échanges « virtuels » sont foisonnants : dans tout ce relationnel, qu’est ce qui est primordial, nourrissant ? Pas facile de doser entre l’intériorité et le divertissement … »
« Que me restera-t-il de ce temps de confinement ? Toutes ces activités qui paraissaient indispensables pour une vie sociale se sont trouvées subitement mises entre parenthèse. Comme si un voile avait recouvert notre monde d’avant, effaçant nos habitudes quotidiennes mais libérant l’horizon nous laissant dépourvu « il ne suffit pas de rester chez soi, mais d’apprendre à demeurer en soi »
Être au bord d’un puits et sentir la soif nous tenailler dans l’attente de trouver une source
Que me restera-t-il de ce temps de confinement ?
Pour moi ce sera ce rendez-vous quotidien de 7 heures du matin avec la célébration eucharistique par la Pape et retransmis en direct par KTO. Jour après jour entendre commenter la Parole non comme des idées à saisir ou à comprendre mais entrer dans une proximité, je dirai même une familiarité avec ce Jésus de l’évangile. On a envie de le suivre pas à pas, d’être de ses disciple ou d’être une foule a la recherche de sa présence dont on ne saurai que dire mais notre cœur se fait tout brûlant en l’écoutant . Il étonne, heurte parfois et même débusque nos clairs obscures. Il ouvre nos cœurs et l’on ne peut que s’émerveiller qu’en contemplant le visage de ce Jésus Il nous révèle le visage de ce Père infiniment aimant.
Ce commentaire d’évangile ne serait que cela s’il n’ouvrait sur un temps d’adoration. Non pour se mettre dans une position magique ou sacrée mais comme un rendez-vous d’amour où les paroles entendues deviennent miennes, elles se murmurent à mon cœur elles s’échangent dans une sorte de dialogue .Elles sont Parole comme une nourriture pour aujourd’hui, comme du pain qui me nourrit comme du vin qui m’abreuve.
J’aime ces paroles qui invitent à la communion spirituelle « Je désire te recevoir dans la pauvreté de mon cœur…viens à moi pour que je vienne à Toi …je t’espère, je t’aime »…
Que me rester-il de ce temps de confinement ?
Demeurer chez soi, apprendre à demeurer en soi mais aussi trouver une demeure en Dieu ! »